Actu Paris - Le 9 Septembre 2020

« L’hypnose, c’est un état d’hyper détente »
Le tabac n’est pas si tabou, et on craque souvent quand on pense en venir à bout. Pour arrêter la cigarette, un espace à part va accueillir ses premiers clients, mercredi matin dès 7 heures. Rue de Cléry, le CEATH rassemble une douzaine de spécialistes de l’hypnothérapie qui proposeront un sevrage du tabac par l’hypnose, sept jours sur sept de 7 heures à 22 heures.
Le projet s’est construit avec des professionnels confirmés et des hypnothérapeutes tout juste certifiés, originaires de toute l’Île-de-France. Une union des forces qui offre « du confort » aux praticiens. Co-fondatrice avec son compagnon Franck Fournier, Corinne Saillet revendique 85 % de réussite sur les 1 500 séances qu’elle a menées depuis 2016. Elle explique la démarche :
Le but de l’hypnose est d’enlever les croyances ancrées dans votre cerveau par rapport à la cigarette, de lui faire comprendre qu’il n’y a pas besoin de compenser. C’est un état d’hyper détente.
Dans l’offre du Centre, l’hypnose est le dernier maillon d’une chaîne qui débute par un échange téléphonique avec la personne voulant arrêter de fumer. « Je décroche et on va discuter de votre motivation. Généralement, les gens ont besoin de parler, que je leur explique la méthode », précise Corinne Saillet. Une méthode qui nécessite « motivation et préparation ».
Un accompagnement de 21 jours vers le sevrage
Pour la préparation, il faut compter 21 jours. Après le premier appel, le client est « mis en connexion avec le praticien qui va l’accompagner pendant tout le processus : « Il n’y en aura qu’un, tout le long. » Un premier contact téléphonique sert à évaluer la motivation, qui doit être forte chez le client lui-même :
Si la personne vient parce que sa femme veut qu’il arrête, ce n’est pas la peine d’aller plus loin.
Si la motivation est réelle, l’accompagnement se poursuit par une série de mails, en trois étapes. L’objectif, dès le premier jour, est de se préparer au changement : « 21 jours, c’est le temps dont a besoin le cerveau pour changer ses habitudes », explique Corinne Saillet. Le premier mail inclut une liste de conseils à adopter, comme le changement de main pour fumer.
Le second mail, envoyé huit jours avant l’hypnose, invite le « consultant » à des exercices courts de cinq minutes par jour. Rien de physique, mais par exemple « de la cohérence cardiaque, pour apprendre à mieux respirer » ou une réflexion sur « ce que vous feriez avec l’argent dépensé dans le tabac ». Puis le dernier mail trois jours avant incite à extérioriser les peurs liées l’arrêt.
« Quoi qu’il arrive, vous arrêterez de fumer »
Quand vient le temps de la séance d’hypnose de deux heures, « 70 % des personnes ont déjà réduit leur consommation », assure Corinne Saillet. Les futurs non-fumeurs « continuent de fumer mais s’adaptent donc freinent ». Une « hypnose conversationnelle » s’engage, dont l’objectif est « de balayer toute construction liée à la cigarette », par « beaucoup de suggestion ».
Si l’hypnose « n’est absolument pas une baguette magique », martèle l’hypnothérapeute, elle est efficace : « Après la séance, quoi qu’il arrive, vous arrêterez de fumer. Vous serez non fumeur un mois, un an ou dix ans, selon votre motivation. »
En plus d’être déterminé, vous aurez au total à payer 250 euros pour l’ensemble du parcours. 80 € en acompte au premier entretien avec votre hypnothérapeute, 170 € à la fin. Après les séances, un suivi est toujours possible. Avant l’ouverture du centre, une cinquantaine de rendez-vous ont d’ores et déjà été pris, y compris par des fumeurs hors d’Île-de-France.